Il était une fois Winnie, Cochonnet et Hi-han : trois amis dans la vie. Et vous connaissez ces personnages de A. A. Milne, au moins Winnie l’ourson.
C’est un matin d’hiver, il neige. Winnie quitte sa maison douillette pour rendre visite à son ami Cochonnet. Arrivé chez Cochonnet, il trouve la porte grande ouverte et réalise que son ami n’est pas à la maison.
Déçu, Winnie rentre chez lui. Il y trouve Cochonnet assis dans son fauteuil : quelle bonne surprise! Il lui dit : « Je croyais que tu étais sorti ». Son ami lui répond « Non, c’est toi qui était sorti ». « C’est ma foi vrai, dit Winnie. Je savais bien que l’un de nous deux était sorti ». Hi-hi, du non-sens à la Winnie.
Ils décident de rendre visite à leur ami, Hi-han, pour lui chanter la chanson que Winnie a composée sur – et sous- la neige qui tombe. En chemin, la neige absorbe les sons et les notes de la chanson. Arrivé dans le pré enneigé où vit l’âne, Cochonnet et Winnie réalisent qu’il n’est pas là. Ils sont déçus.
Soudain, Winnie a une idée : si ils faisaient une surprise à Hi-han et lui construisaient un abri ? Emballés, les voilà en action. Cochonnet propose de prendre les bâtons entassés dans un coin du pré et d’en faire une maison un peu plus loin. Tous les deux à l’ouvrage, prenant bâton après bâton, traversant le pré, construisent une maison à l’autre extrémité.
L’empathie de Christophe Robin. Les autres ont-ils les mêmes besoins que moi?
Chez Christophe Robin, un de leurs amis, on vient de frapper à la porte. Hi-han est là, un peu abattu, couvert de neige, frigorifié – mais toujours très positif – il vient demander à Christophe Robin si par hasard il n’aurait pas vu… une maison.
Christophe Robin ne comprend pas ce que lui demande l’âne. Question après question, il comprend que Hi-han a un abri. Et qu’il a disparu. Il comprend tout penaud que Hi-han a aussi besoin d’un abri, même si c’est un âne, il a besoin d’une maison, il a froid. Dépité et honteux de n’avoir pas mieux compris son ami, il lui propose de l’aider à retrouver son abri, qui n’a pas pu s’envoler…
Ils se dirigent vers le pré de Hi-han. L’âne montre l’endroit où se trouvait son abri, tout prêt de la barrière, encore tôt ce matin. Et là, plus rien. Pas un seul bâton.
Ils entendent du bruit un peu plus loin. Des voies qui chantent, qui rient. C’est Winnie et Cochonnet, à l’autre bout du pré, qui ont terminé la construction de la maison de Hi-han qu’ils ont faite avec… l’ancienne maison de Hi-han, sans le savoir, ne sachant pas qu’il avait déjà un abri et prenant celui-ci pour un vieux tas de bois tout pourri…
Faire « avec » plutôt que « à la place de » !
Bref, Winnie et Cochonnet… Ou comment on peut se tromper, armés de bonnes intentions, en voulant aider les gens malgré eux et sans vraiment connaître leur vie, leurs usages et leurs besoins. On apprend les clés par ces histoires d’enfant : faire « avec » plutôt que « à la place de ».
En hypnose aussi !
Ça me semble essentiel dans ma pratique de l’hypnose, comprendre ce que vivent les gens et les aider à trouver des solutions à leurs problèmes respectueuses de ce qu’ils sont, de ce qu’ils vivent et de ce qu’ils peuvent.